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christelrouzaud

L'autre n'est pas un miroir pour moi

L'autre n'est pas mon miroir comme il est si courant de l'entendre. L'autre est parfaitement distinct de moi. Son fonctionnement lui est propre et m'est étranger.

Il est inutile de chercher à reconnaître en soi ce qui se vit chez l'autre. Et il peut être dangereux de penser qu'il n'y a qu'à changer en soi ce que l'on voit chez l'autre. Cela peut conduire à supporter l'insupportable.

Dans le cas de violences subies, par exemple, il sera parfaitement inadapté d'aller regarder ce qu'il y a de colère en soi avec l'espoir que la violence s'arrête du fait de cette reconnaissance.

La violence de l'autre lui appartient. Il en est le seul responsable.


Par contre, le comportement de l'autre, sans être le reflet de mon propre comportement, vient me révéler les parts d'ombre en moi,

et me propose d'y mettre de la lumière.


La violence de l'autre par exemple, peut permettre de se rappeler de violences antérieures dont on n'a pu se protéger.

Il s'agit alors pour soi, de reconnaître ce qui a été et de mettre un terme à l'inacceptable.


Le comportement de l'autre devient alors un moyen de prendre soin des êtres en souffrance que l'on a été.


Il permet aussi de mesurer où l'on en est de l'amour de soi. Est ce que je m'aime suffisamment pour m'offrir le respect?


L'approche de la maïeusthesie propose de bien différencier l'être de ses actes. Il est ainsi possible, dans un 2eme temps, de prendre soin de ceux qui ont été violents en tentant de les comprendre, ou tout au moins de les entendre.


Le comportement de l'autre et ce qu'il aura déclenché comme symptômes sera alors considéré comme spécialement là pour aller à la rencontre des êtres qui étaient restés dans une souffrance qui n'avaient pu être entendus jusque- là.


C'est ainsi qu'il sera possible de remercier l'autre, tout en condamnant son comportement et en s'en protégeant.


Pour autant, le pardon et la gratitude pour l'autre ne sont jamais obligatoires. L'important est d'arriver à ne plus avoir de rancœur et à se pardonner à soi le fait de n'avoir su ( ou pu) se protéger.


C'est le chemin proposé lors des accompagnements thérapeutiques en Maïeusthésie; un chemin d'apaisement et d'ouverture à la Vie.



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