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  • christelrouzaud
  • il y a 7 jours
  • 2 min de lecture


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Il semble qu’il y ait plusieurs écoles en ce qui concerne l'attachement.

Certains valorisent l'attachement comme la condition sans laquelle il ne peut y avoir d’amour. D’autres craignent l'attachement comme ce qui risquerait de les enfermer.


La Maïeusthésie nous apporte un autre regard.


L'attachement semble être une étape nécessaire pour que le lien s’établisse. Une étape où l’on se montre sous un jour avantageux . Une étape où, de ce fait, on ne voit pas vraiment l’autre.


Le lien peut ainsi s'établir tranquillement, jour après jour.


Jusqu’au moment où l’on peut, une fois le lien bien établit, rencontrer réellement l’autre. Ce moment où l’on est enfin en capacité de se montrer comme on est et de voir l’autre comme il est. Une confiance s’est établit et la Vie nous pousse à être qui on est coûte que coûte. 

On va alors être avec les réactions de l’autre et nos propres réactions. 


Qu’en ferons nous? Chacun sera t-il en capacité de regarder en lui ce qui le pousse à réagir? Ou ne sera t-il possible que d’accuser l’autre de réactions qui génèrent du malaise en soi?


Un moment où tous les possibles sont réunis : la possibilité de fuir, ou la possibilité d’aimer.


Aimer demande patience, humilité et capacité à entendre en soi ce qui nous fait réagir:

De chaleureuses rencontres avec soi-même pour être en mesure de s’ouvrir à l’autre.

Le chemin de notre Humanité. 


Et quand la fuite semble préférable, il s’agit alors de prendre soin de soi, d’entendre ce qui cherchait à émerger au travers de la difficulté rencontrée, pour se donner la possibilité d’une nouvelle rencontre en étant plus soi et plus ouvert à l’autre.


L'attachement et l’amour semblent être deux étapes incontournables, l’une étant un préalable à la suivante.

 
 
 
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Je vous partage ici, le compte rendu d'une séance qui m'a particulièrement touchée.


Lila fait des études de musique. Elle aime ce qu’elle fait. Elle compose des chansons avec beaucoup de sensibilité, dans lesquelles elle partage sa profondeur et son amour du vivant.


Tout irait pour le mieux si elle ne vivait pas l’enfer ́lorsqu’elle monte sur scène. 

Elle m’explique qu’elle manque cruellement de confiance en elle et que c’est comme si elle était en "mode survie" à chaque passage sur l’estrade. Elle se cacherait bien dans un trou de souris plutôt que d'avoir à se montrer au monde.


En écoutant ce qui cherche à se dire, il apparait qu’elle a honte. Elle perçoit alors une expérience qui semble être un point de bascule. Lors d’un concert dans la rue, elle se sent jugée et profondément seule. Nous allons entendre ce qui s’est vécu à ce moment là. Et je ́l’invite à rentrer dans un dialogue intérieur avec celle qu’elle était.  


En Maïeusthésie, on appelle ça une remédiation et cela conduit à l’apaisement du symptôme... quand nous sommes au bon endroit.


Il y a un premier apaisement, mais je perçois que ce n’est pas vraiment ça.  

Quelque chose cherche à être entendu ailleurs.


Elle perçoit alors l’enfant qu'elle était qui sent le besoin de se cacher . On accueille cet enfant et d’autres êtres qui avaient besoin de se cacher. Une autre étape d’apaisement se fait. 


Et Lila aperçoit un "détail amusant": celle qu’elle était porte une robe jaune et elle se sent jugée par les autres qui sont en costume. 

Les autres femmes qu’elle voit, et qui peuvent enfin se montrer sans honte du fait de notre attention bienveillante, portent des robes colorées des années 50. 


Ces "visions" émergent tout à fait naturellement , non dans une histoire imaginaire, mais dans un "espace" expérientiel du fait de l’état de conscience expansé qui se met en place .


Malgré ce qui ressemble à quelque chose de festif entre ces femmes, je perçois que Lila n’est pas pleinement apaisée. 


Interpellée par les "détails " évoqués, je lui demande alors si quelqu’un de sa lignée avait cette tendance à se cacher. 


Et là, elle me parle de son arrière grand-père, juif, qui a du se cacher pour survivre au cours de la dernière guerre mondiale.


C’est un moment extrêmement touchant. À l’instant où nous voyons cet homme et ou nous lui proposons de se laisser voir, Lila me dit: "là, tout s’aligne" . Et une grande paix s’affiche sur son visage.


Des liens se font en suivant : 

- la robe, jaune comme l’étoile juive,

- Les robes des année 50, la période d’après guerre...


Je partage ce moment avec l’accord de Lila pour donner à percevoir la pertinence d’un symptôme.


Ici, la honte sur scène permet de 

réhabiliter cet homme qui s’est caché pour sauver sa vie. 

Et, avec la réhabilitation de cet homme, c’est tout un peuple que l’on voit et que l’on honore. 


Merci à Lila pour cela.


Par les symptômes qu’elle supportait depuis si longtemps, elle a gardé la trace de cet homme pour qu’on ne l’oublie pas. Et avec lui... tous les juifs qui ont été persécutés. 


Malgré l'habitude que j'en ai, je suis toujours surprise de constater que l'on porte encore, plusieurs générations après, les symptômes des ancêtres qui ont vécu un traumatisme.


Le fait de rencontrer ces êtres et de reconnaître leur vécu, apaise souvent dans l'instant la personne qui fait le chemin d'introspection.

Ici, une dizaine de jours après cette séance, Lila m'a confié sentir un changement en elle. Elle attendait avec impatience de remonter sur scène pour constater la façon dont elle vivrait les choses.




 
 
 
  • christelrouzaud
  • 2 juil.
  • 2 min de lecture

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Le chemin thérapeutique peut se faire sans qu'aucun souvenir ne soit présent. C'est quelque chose qui surprend, mais que nous connaissons bien avec la Maïeusthésie. 


Si ce qui est de la mémoire concerne les évènements et se retrouve avec l'intellect, ce qui est du mémoriel concerne les êtres et se rencontre avec le sensible.


Nous n'allons pas avec l'intellect à la rencontre de ceux qui ont vécu des évènements douloureux, mais avec notre sensibilité. Les traces laissées par le vécu de ceux dont nous sommes issus sont accessibles en nous sans limites dans le temps par la voie du sensible dont le corps et la psyché sont garants. 


Cela se vit non pas de façon intellectuelle, mais de façon expérientielle. 


C'est ainsi que l'on peut faire un chemin d'apaisement, non seulement avec ce qui concerne nos parents et ancêtres, mais aussi avec ce qui nous concerne depuis la conception. On peut ainsi aller rencontrer le fœtus, le nouveau-né, l'enfant en bas âge que l'on a été. 

Nous gardons aussi les traces de tout ce qui s'est vécu de tellement traumatique que notre psyché s'est empressée de le faire disparaitre dans notre inconscient. 


On peut remarquer ici la justesse de notre pulsion de survie qui sait mettre de côté celui que l'on a été, bouleversé par quelque chose d'inassimilable, pour sauvegarder celui que l'on est et lui permettre de continuer au mieux qu'il peut son existence. 

Certes, nous aurons besoin de compensations, mais nous pourrons continuer notre chemin jusqu' au moment où la pulsion de vie nous présentera des symptômes si impactant que nous ne pourrons plus faire sans aller à la rencontre de celui qui a été clivé. 

C'est le processus de rencontre de Soi, ou encore, selon la nomination de Carl Gustav Jung, de l'individuation.


Merveilleuse nature qui fait de la pulsion de survie et de la pulsion de vie, deux pulsions complémentaires sans lesquelles la vie n'existerait pas.


Ce n'est donc pas notre mémoire qui est garante de notre intégrité. Celle-ci peut nous faire défaut, mais elle est aussi en remaniement permanent. La façon dont nous racontons un fait est rarement conforme à la réalité de ce qu'il s'est effectivement passé et le souvenir qu'il nous reste va évoluer au cours du temps.

Par contre, les traces de ce qui a été vécu en termes de ressentis et d'émotions sont en nous comme dans un éternel présent tant qu'elles n'ont pas été entendues. Et c'est ce qui fait nos réactivités. La plupart du temps, peut-être même dans toutes les situations, nous ne réagissons pas à l'événement présent, mais en fonction d'un vécu antérieur, personnel (biographique), intergénérationnel (concerne les parents et les grands-parents), ou transgénérationnel (concerne les générations antérieures aux grands-parents).


L'avantage de ce processus, c'est que nous gardons en nous tout au long de notre vie la possibilité de prendre soin du vécu passé. Rien n'est jamais trop tard. Tout est toujours accessible et sera accessible à nos descendants si nous n'avons pas pu faire le chemin de reconnaissance qui appelle.


 
 
 
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