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J'ai un élan prononcé pour la délicatesse J'y suis attentive tant dans mes accompagnements, qu'en formation, que dans ma vie.

J'aime que l'on soit délicat avec moi et de ce fait, j'ai envie d'être délicate avec les autres.


Que nomme t on par délicatesse ?

S'agit -il de parler avec un ton calme et des mots choisis? S'agit-il de ne pas se positionner pour ne pas risquer d'émettre un avis contraire? S'agit-il d'être lisse et sage pour ne pas déranger?


La délicatesse n'a rien à voir avec tout ça. Même si les mots ont de l'importance et qu'il est préférable de les offrir avec attention, la délicatesse ne demande surtout pas à être dans une forme de "maîtrise de soi".

Elle ne doit pas occulter l'authenticité et l'imprévisible du vivant.

Il est d'ailleurs fréquent de voir, qu'alors même qu'on fait tout ce que l'on peut pour avoir une communication bienveillante, notre interlocuteur se retrouve choqué ou bouleversé par le propos qu'on a énoncé.

Avec la plus grande attention, rien ne peut éviter les émergences qui se font lorsque des individus sont en contacts les uns avec les autres. En effet, les rencontres humaines sont de merveilleuses occasions pour aller à la rencontre de Soi.

Loin d'être des fautes de l'un ou de l'autre, les difficultés relationnelles sont des moyens d'accéder à soi, de se rencontrer vraiment, de retrouver une unité intérieure, une complétude nous dirait Carl Gustav Jung.


La délicatesse n'est pas maîtrise de soi, mais accueil du vécu de chacun. On ne peut en aucun cas assurer une "sécurité psychique" à quelqu'un. On peut au mieux lui assurer le fait que notre intention est d'être attentionné et délicat, et que son vécu sera entendu, accueilli et accompagné, s'il le souhaite.


Il arrive que des appels se fassent chez une personne qui n'a pas encore la maturité d'entendre ce qui cherche à émerger en elle. Il est alors possible qu'elle reste sur un ressenti douloureux, accusant l'autre de l'avoir blessé. Ce n'est pas faux. Elle a été blessée à ce moment là par ce qui s'est dit. Pour autant, il n'y a eu aucune intention de la blesser. Il est probable que la vie aurait trouvé une façon ou une autre pour l'amener à porter cette attention en elle; et il est probable qu'elle trouve d'autres moyens par la suite pour lui permettre de se rencontrer.


La délicatesse est avant tout une posture qui offre 

- à porter son attention sur les individus plus que sur leurs propos, 

- à les entendre pleinement sans avoir d'aprioris, 

- à ne pas induire quoi que ce soit pour orienter leurs pensées,

- à respecter leurs émotions sans porter aucun regard jugeant sur eux-mêmes ou leurs proches,

- à les inviter à exprimer ce qui jusque là était indicible ou était resté flou,

- à leur offrir, s'ils le souhaitent, cet espace où ce qui n'avait pas pu être entendu jusque là peut l'être.


La délicatesse ne sera jamais "une assurance tout risque" contre le fait d'être bousculé. Et c'est une grande chance, parce qu'il deviendrait bien indélicat d'empêcher une personne d'aller à la rencontre d'elle-même.


 
 
 
  • christelrouzaud
  • 3 mars
  • 2 min de lecture

J'ai longtemps cru que j'étais hyper-sensible.

Cela sous entendait une plus grande sensibilité que la moyenne. Cela me mettait un peu à part comme une faculté qui ne permettait pas aux autres de me rejoindre et qui me laissait dans une grande solitude, ou tout à l'inverse, une qualité qui me mettait "au dessus" des autres.

J'ai une lecture différente aujourd'hui. Je perçois qu'il ne s'agissait pas de cela.


Quand nous avons vécu un évènement douloureux pour lequel nous n'avions pas la maturité pour l'assimiler, nous nous éloignons de nous-mêmes pour continuer à vivre sans être anéanti. Nous vivons alors une période plus ou moins longue d'anesthésie pendant laquelle nous ne ressentons pas les émotions. Notre système nous protège de la dévastation.

Et quand nous commençons à nous "réveiller", les émotions qui sont restées si longtemps sous scellée ont tendance à s'exprimer largement. Elles débordent de manière anarchique. C'est là que nous parlons d'hypersensibilité , alors qu'il s'agit plutôt d'émotivité salvatrice signant la fin d'une anesthésie.


Quand ce qui appelle à être entendu a trouvé sa place, nous nous ouvrons à plus de sensibilité. Et à mesure que nous donnons de l'espace à ce que nous ressentons, que nous acceptons nos émotions, que nous accueillons ceux que nous avons été qui ont vécu ces émotions, nous retrouvons de plus en plus de sensibilité. Nous retrouvons la sensibilité qui est notre nature originelle. Nous devenons plus nous-mêmes.


Une grande sensibilité semble être une qualité commune à notre humanité. 

Le terme "hyper sensibilité" est utilisé dans un contexte d'hypo sensibilité où les humains ont été anesthésiés depuis bien longtemps. S'ouvrir à notre humanité consiste à laisser notre sensibilité reprendre sa juste place, au delà de l'anesthésie et de l'émotivité.


Je chemine encore et encore pour mieux entendre ce qui appelle en moi et mieux aimer

  • celles que j'ai été, 

  • mes parents et ancêtres,

  • celle que je suis,

  • et même celle qui appelle à naître en moi.


 Ainsi je deviens de moins en moins émotive et ma sensibilité s'affine. 

En Maïeusthesie, on parle d'être touché.e sans être affecté.e. ...


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Le besoin de temps, incompressible, est à la mesure de la sensibilité qui cherche à se faire entendre.

De la même manière que l'essentiel est invisible pour les yeux, l'essentiel est inaudible pour les oreilles. 

Ce qu'il y a de plus précieux en nous ne peut s'entendre que dans l'espace que l'on donne au silence. C'est en cela que le besoin de temps est proportionnel à la sensibilité et peut être plus encore à  son impérieux besoin d'être partagée.


Le silence est à la fois manifestations et remède.

Le silence est expression de ce qui ne peut se dire, par pudeur ou parce que l'on ne sait lire dans le brouillard des émotions entremêlées ; il manifeste aussi ce qui ne peut être entendable. Et dans ce sens, il est préservation de ce qu'il y a de plus intime, de plus subtil, de plus précieux en Soi.

Il est remède parce que c'est dans le silence que se lisent les émotions mêlées. C'est avec le temps donné au silence que la brume de l'indicible se lève et laisse la place au cristal limpide de l'Être.

C'est parce que j'ai su prendre soin de ce qui m'est intime, de mon extrême sensibilité, que je peux aujourd'hui prendre soin de la vôtre, entendre au delà des mots ce qui ne peut être réduit à des concepts approximatifs, ou ne pas être entendu du tout.

L'essentiel est inaudible pour les oreilles. On n'entend bien qu'avec le cœur. 

Le cœur est silence. Il est cet espace cosmique qui a toujours été et reste de manière immuable ouvert à ce qui est pour chacun. 

Quand je vous accompagne, c'est avec les oreilles du cœur que nous parvenons ensemble à mettre en mots l'indicible avec le plus de justesse possible et sans l'abîmer. L'indicible est ce qu'il y a de plus sensible en vous. C'est aussi ce qu'il y a de plus vivant.

Ainsi, lorsque le cœur se rend disponible, les émotions se démêlent, les mots s'alignent, et la circulation de la vie reprend son cours de manière organique.



 
 
 
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