les émotions dont on dit qu'elles ne nous appartiennent pas nous sont confiées
- christelrouzaud
- il y a 7 jours
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Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Les émotions dont on dit qu'elles ne nous appartiennent pas, nous sont confiées. Nous en avons la responsabilité.
Il est en effet des émotions ressenties qui sont là spécialement pour aller à la rencontre des êtres dont nous sommes issus. Elles se présentent dans nos vies à l'occasion d'un événement, comme un symptôme qui offre l'opportunité d'aller à la rencontre d'un être d'une de nos lignées. Ce symptôme est là pour que l'on n'oublie pas celui ou celle qui a vécu quelque chose dont il a été affecté et qu'il n'a pas pu partager ; celui ou celle qui n'a pas pu dire, ou n'a pas pu être entendu jusque là.
Il semble que nous soyons en effet constitués, non seulement de tous ceux que nous avons été depuis notre conception, mais aussi de tous ceux dont nous sommes issus. Lorsqu'un être d'une de nos lignées est resté avec un vécu douloureux sans avoir été entendu, son émotion reste là comme dans un éternel présent et elle sera ressentie par ses descendants jusqu'à ce qu'on puisse enfin lui offrir un espace d'attention.
De ce fait, ce qui se présente à nous est une magnifique occasion d'aller entendre notre parent, ou notre ancêtre et de lui offrir du soutien là où il n'en a jamais reçu jusque là. Et c'est parce que nous pouvons l'entendre et prendre la mesure de ce qu'il a vécu, que notre symptôme disparaît.
Alors, c'est vrai, certaines émotions ne nous appartiennent pas directement. Et pourtant, elles sont présentes en nous et demandent à ce que nous prenions soin de ceux ou celles qui les ont vécues.
Elles nous sont confiées et nous en avons la responsabilité. Nous pouvons faire le choix de les rejeter et d'incriminer ceux ou celles qui en sont à l'origine, mais nous pouvons aussi faire le choix de venir reconnaître les êtres de notre généalogie qui ont vécu ces émotions sans pouvoir les prendre en compte, sans que personne ne leur ait porté d'attention jusque-là.
Et quand nous faisons le choix de l'attention, nous comprenons mieux ce qui s'est vécu pour notre ancêtre. Cela nous rend souvent plus tolérant, plus accueillant pour lui et pour nous-mêmes.
De fait, notre symptôme disparaît, non parce que nous avons tenté de le faire disparaitre, ni parce que nous l'avons renvoyé à son "expéditeur", mais parce que nous avons entendu avec l'oreille du cœur l'être qui l'avait ressenti initialement. C'est un endroit où la thérapie inter ou transgénérationnelle fonctionne très bien avec la Maïeusthésie.
Les symptômes qui, à priori, ne semblent pas être les nôtres, sont en fait là spécialement pour prendre soin de ce qui a été vécu dans le passé. Entendre et valider le ressenti de nos ascendants nous permet de nous apaiser, nous-mêmes, les générations futures et peut-être même nos parents ou ancêtres.
Ce chemin thérapeutique peut se faire sans qu'aucun souvenir soit présent. Nous ne le faisons pas avec l'intellect, mais avec notre sensibilité. Les traces laissées par le vécu inter et transgénérationnel sont accessibles en nous sans limites dans le temps par la voie du sensible dont le corps et la psyché sont garants. Cela se vit non pas de façon intellectuelle, mais de façon expérientielle.
Si ce qui est de la mémoire concerne les évènements et se retrouve avec l'intellect, ce qui est du mémoriel concerne les êtres et se rencontre avec le sensible.
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