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L'envie de se cacher dans un trou de souris: un symptôme pour ne pas oublier

  • christelrouzaud
  • il y a 12 minutes
  • 3 min de lecture
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Je vous partage ici, le compte rendu d'une séance qui m'a particulièrement touchée.


Lila fait des études de musique. Elle aime ce qu’elle fait. Elle compose des chansons avec beaucoup de sensibilité, dans lesquelles elle partage sa profondeur et son amour du vivant.


Tout irait pour le mieux si elle ne vivait pas l’enfer ́lorsqu’elle monte sur scène. 

Elle m’explique qu’elle manque cruellement de confiance en elle et que c’est comme si elle était en "mode survie" à chaque passage sur l’estrade. Elle se cacherait bien dans un trou de souris plutôt que d'avoir à se montrer au monde.


En écoutant ce qui cherche à se dire, il apparait qu’elle a honte. Elle perçoit alors une expérience qui semble être un point de bascule. Lors d’un concert dans la rue, elle se sent jugée et profondément seule. Nous allons entendre ce qui s’est vécu à ce moment là. Et je ́l’invite à rentrer dans un dialogue intérieur avec celle qu’elle était.  


En Maïeusthésie, on appelle ça une remédiation et cela conduit à l’apaisement du symptôme... quand nous sommes au bon endroit.


Il y a un premier apaisement, mais je perçois que ce n’est pas vraiment ça.  

Quelque chose cherche à être entendu ailleurs.


Elle perçoit alors l’enfant qu'elle était qui sent le besoin de se cacher . On accueille cet enfant et d’autres êtres qui avaient besoin de se cacher. Une autre étape d’apaisement se fait. 


Et Lila aperçoit un "détail amusant": celle qu’elle était porte une robe jaune et elle se sent jugée par les autres qui sont en costume. 

Les autres femmes qu’elle voit, et qui peuvent enfin se montrer sans honte du fait de notre attention bienveillante, portent des robes colorées des années 50. 


Ces "visions" émergent tout à fait naturellement , non dans une histoire imaginaire, mais dans un "espace" expérientiel du fait de l’état de conscience expansé qui se met en place .


Malgré ce qui ressemble à quelque chose de festif entre ces femmes, je perçois que Lila n’est pas pleinement apaisée. 


Interpellée par les "détails " évoqués, je lui demande alors si quelqu’un de sa lignée avait cette tendance à se cacher. 


Et là, elle me parle de son arrière grand-père, juif, qui a du se cacher pour survivre au cours de la dernière guerre mondiale.


C’est un moment extrêmement touchant. À l’instant où nous voyons cet homme et ou nous lui proposons de se laisser voir, Lila me dit: "là, tout s’aligne" . Et une grande paix s’affiche sur son visage.


Des liens se font en suivant : 

- la robe, jaune comme l’étoile juive,

- Les robes des année 50, la période d’après guerre...


Je partage ce moment avec l’accord de Lila pour donner à percevoir la pertinence d’un symptôme.


Ici, la honte sur scène permet de 

réhabiliter cet homme qui s’est caché pour sauver sa vie. 

Et, avec la réhabilitation de cet homme, c’est tout un peuple que l’on voit et que l’on honore. 


Merci à Lila pour cela.


Par les symptômes qu’elle supportait depuis si longtemps, elle a gardé la trace de cet homme pour qu’on ne l’oublie pas. Et avec lui... tous les juifs qui ont été persécutés. 


Malgré l'habitude que j'en ai, je suis toujours surprise de constater que l'on porte encore, plusieurs générations après, les symptômes des ancêtres qui ont vécu un traumatisme.


Le fait de rencontrer ces êtres et de reconnaître leur vécu, apaise souvent dans l'instant la personne qui fait le chemin d'introspection.

Ici, une dizaine de jours après cette séance, Lila m'a confié sentir un changement en elle. Elle attendait avec impatience de remonter sur scène pour constater la façon dont elle vivrait les choses.




 
 
 

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