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  • christelrouzaud

Être "hors de Soi" c'est ne plus habiter son Être


Est- ce une obligation que d’accepter l’agressivité verbale, la colère de l’autre dans le couple ?

N’est-il pas possible de s’exprimer sans violence, d’échanger sur nos émotions qui nous confrontent à nous- même, sans exploser et/ou sans considérer l’autre comme responsable de ce mouvement qui nous mène hors de nous ?


« Être hors de soi ». Cette expression semble représentative de ce qui se vit quand nous explosons. Nous ne sommes plus nous- même. Nos paroles nous dépassent, disent ce qui n’est pas de nous. « Être hors de soi », c’est ne plus habiter son Être, c’est laisser ceux qui nous constituent (ceux que nous avons été depuis notre conception et ceux dont nous sommes issus) prendre toute la place en soi. Il n’y a plus de distinction quand cela se produit, entre le sujet qui est débordé par ses émotions, et ceux qui le constituent.

Dans la colère d’un moment il y a l’expression d’un être ou de plusieurs êtres de Soi. Ces êtres attendent d’être entendus. Ils n’ont pas pu s’exprimer jusque- là, ou n’ont pas pu être entendu. De ce fait ils sont là comme dans un éternel présent avec cette colère qui les habite et qui resurgira ici ou là dès que l’occasion se présentera.


Il s’agit donc de les entendre, mais pour cela, de lâcher l’illusion de ce qui se présente sur le fait. Le partenaire n’est pas responsable de ce qui se joue dans notre théâtre intérieur. Le partenaire est là pour révéler ce qui se vit, depuis souvent si longtemps, à l’intérieur de Soi.

Il est donc illusoire de chercher à raisonner et à comprendre ce qui est de la relation de l’instant. Par contre il s’agit d’entendre vraiment, non avec la raison, mais dans la résonnance : A quoi cela fait il écho en moi ? S’il s’agit d’un sentiment d’injustice, « en quoi cette personne face à moi, me ramène à l’injustice ? Quel est l’être en moi, ou quels sont les êtres qui ont vécu une grande injustice ? Peut- être l’enfant que j’étais à 3 ans ou celui à 6 ans ? Peut- être l’adolescent que j’étais ? A moins que ce ne soit l’enfant qu’était mon père qui ait subi l’injustice ? Et peut- être que tous ceux que j’ai été qui ont vécu l’injustice n’ont fait que garder la trace pour que l’on n’oublie pas celui qu’était mon père avec toute cette colère qu’il n’a pu exprimer ?

Cette colère qui se vit là est une formidable occasion d’aller à la rencontre de ces êtres en Soi (d’autres diraient « de ces parts de Soi »).


Pour autant, si cette colère est acceptée là, comme normale, elle ne fera que continuer à exprimer le symptôme à l’œuvre qui hurle ce besoin de rencontre. Et elle se rejouera indéfiniment. Il y aura toujours quelqu’un qui dira ou fera quelque chose qui sera considéré comme insupportable et déclenchera cette colère.


C’est un fonctionnement à la fois merveilleux et terrible. Merveilleux parce que celui qui explose aura, de cette manière, toujours l’opportunité d’aller à la rencontre de Soi. C’est le lien qui lui permet de pouvoir cheminer vers ces êtres de Soi qui appellent à être rencontrés et réhabilités. C’est ce lien qui permet de faire ce chemin d’amour de Soi en Soi. Mais c’est un fonctionnement tout aussi terrible pour celui qui semble être le sujet de la colère. Ce dernier peut subir des années durant, cette violence ordinaire qui viendra l’impacter violemment. Parce que personne ne peut être le sujet de colères fortes répétées sans en être affecté. Il faudrait être arrivé à un niveau de sagesse certain pour ne plus être déstabilisé, voir vraiment affecté par cela. Ce niveau de sagesse ne se rencontre que très rarement, parce que nous sommes avant tout des humains en chemin vers ce qu’il y a de plus grand en nous et qu’il n’est, pour le plus grand nombre, pas trop d’une vie pour cheminer de la sorte. D’autre part, ce niveau de sagesse, s’il conduisait à être stoïque devant la colère de l’autre, ne permettrait pas à l’intéressé de faire ce chemin d’introspection que seule la limite imposée peut proposer.


Chaque fois qu’une émotion forte est vécue, il s’agit de regarder en Soi et non d’en rendre l’autre responsable.

Pour cela le couple est un formidable terreau de rencontre de Soi à condition de ne pas en faire un terrain où seule la répétition de souffrances anciennes se rejouent. C’est à cette condition que l’état amoureux peut devenir amour. Se rencontrer dans sa propre humanité, apprendre à s’accueillir et à s’aimer avec tous ceux qui ont soufferts en Soi, est le préalable à la possibilité de voir l’autre comme un être d’amour, ainsi que le préalable à la possibilité de se laisser aimer.

Un long chemin avec tant d’écueils possibles, mais un si beau chemin à emprunter…

Et si les limites posées par l’un étaient une formidable occasion de commencer ou de continuer ce chemin ? Et si l’expression de ces limites étaient considérées comme un acte d’amour ?


Se faire accompagner avec une approche thérapeutique comme la maïeusthésie est une aide certaine pour ceux qui souhaitent avancer sur ce chemin d’Amour.


Je vous reçois pour des séances de maïeusthésie en présentiel sur Bordeaux, ainsi qu'à distance par visio ou téléphone.

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