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christelrouzaud

Encore quelques jours…

Au cœur de l’hiver, laissons glisser le manteau qui nous enferme bien au chaud dans un confort étriqué. Permettons nous de grelotter et de respirer à la fois, sans savoir ce qu’il adviendra. Osons l’effort de laisser partir, de quitter le connu, de se dévêtir de cette peau devenue trop serrée, de l’habit porté jusque là, inadapté aujourd’hui.

Ouvrons nous à ce qui cherche à advenir. Offrons à notre Être l’espace dont il rêve. Laissons se clore l’ancien, accueillons la fin.

Pleurons nos larmes de sang, accompagnons nos deuils. Ouvrons nos cœurs à ce qui est.

Le changement est là, juste là, si près. Il est inhérent à la Vie, nous tend les bras à chaque instant.

Cessons la résistance, osons la joie de laisser partir, même quand les larmes nous submergent, même quand le naufrage semble proche. Laissons nous quitter en cette fin d’année pour mieux nous rencontrer. Le nouvel an approche avec toutes ses promesses. Notre terre mise à nue est le terreau fertile d’un nouveau paysage.


Le bouddhisme, ainsi que d’autres voies de sagesse nous enseignent que la seule chose qui est immuable, c’est le changement. La Vie est faite de changement. Elle porte en elle la transformation à l'œuvre. Le vivant est en évolution depuis toujours et rien ne peut empêcher son mouvement.

L’Homme n’échappe pas à la règle. Depuis le jour de sa conception jusqu’à celui de sa mort, il est en mutation permanente. Qu’elle soit visible (l’apparence extérieure) ou invisible (ce qui est de la psyché), la transformation s’opère. Notre paysage extérieur et intérieur est amené à se modifier tout au long de notre vie. Il est d’ailleurs intéressant d’observer à quel point le paysage intérieur et celui extérieur s’influencent l’un et l’autre.

“Pour avancer, pour découvrir un paysage nouveau, il est indispensable de quitter son passé, de se détacher de ses malheurs” nous dit Jacqueline Kelen (Divine blessure). Il s’agit donc de laisser s’éteindre ce qui n’est plus, de reconnaître les deuils qui sont les nôtres pour quitter notre passé. Les deuils ne concernent pas seulement ce que nous avons à traverser lorsque des êtres aimés s’éteignent, mais tout ce que nous avons à laisser mourir qui ne convient plus à celui ou celle que nous sommes devenus. Chaque fois que nous quittons, chaque fois qu’un changement se vit, c’est un deuil qui s’opère.

Certains deuils se font spontanément dans l’accueil que nous pouvons en avoir. D’autres se font moins spontanément.


Quand des résistances se présentent devant le changement, quand la page se tourne avec peine, ou quand le nouveau tarde à s’inviter, il peut être bienvenu de s’offrir à être accompagné. La maïeusthésie permet souvent en quelques séances de s’apaiser et de faire la paix en Soi. Le champ est alors libre pour que de nouvelles fleurs s’y invitent, pour qu’un nouveau paysage apparaisse. Je vous invite en cette fin d’année à regarder ce qui pour vous n‘a plus sa justesse, ce qui cherche à mourir en vous et ce qui cherche à naître. Je vous invite à vous laisser pétrir par la Vie, à vous laisser transformer pour devenir l’Être que vous avez à être. Le Monde est impatient de vous rencontrer tel que vous êtes devenu. Et si l’appel d’un accompagnement est là, ce sera une joie pour moi de vous rencontrer et de faire un bout de chemin avec vous.


Les relations humaines sont des espaces d’échanges extrêmement complexes.

Quand deux êtres humains sont en présence l’un de l’autre de manière répétée ou sur un temps assez long, il est courant d’observer les jeux relationnels à l'œuvre, comme les prises de pouvoir, ou au contraire les manques d’affirmation de soi.

Ce sont des écueils fréquents dans les couples, les familles, ou encore dans les univers professionnels, qui mènent à des relations non équilibrées et insécures, voire à des séparations, ou des démissions quand cela se passe au niveau professionnel. Les conséquences en sont souvent lourdes pour les protagonistes. De nombreuses souffrances pourraient être évitées avec une information, ou même une formation en communication.


La question est donc de savoir comment être communicants.

Je partage ici quelques réponses à ce sujet émanant de la maïeusthésie, approche qui concerne autant la communication que la thérapie et dont le fondateur est Thierry Tournebise.

D’autres réponses viennent de la Communication Non Violente perçue et divulguée par Marshall Rosenberg.

Un dernier élément de compréhension m’est apparu à la suite de différentes observations de situations conflictuelles.


L’approche de la maïeusthésie nous invite, lors d’un échange, à porter notre attention, non pas sur le message de notre interlocuteur, mais sur l’interlocuteur lui- même. En effet, nous pouvons constater que le message en lui- même ne nous donne qu’une information partielle. D’une part, il ne tient pas compte du non verbal et d’autre part, il place le message comme plus important que l’être.

Cet échange est alors considéré comme relationnel, mais pas comme communicant.

Chaque être humain est inestimable et doit être considéré comme tel. Quand nous considérons plus notre interlocuteur que le message, l’échange devient communicant.

Il va sans dire que cet être inestimable est digne du plus grand respect. L’état communicant ne peut se trouver que dans un espace d’assertivité, c'est-à-dire un espace dans lequel confiance en soi et respect de l’autre se côtoient.

Il est aussi entendu que la présence de l’interlocuteur n’est jamais un dû. Être présent c’est être un cadeau nous dit Thierry Tournebise.

Dans le même ordre d’idées, une question posée est toujours sans obligation, ni condition de réponse.

D’autre part, la validation existentielle en préalable à toute autre forme de réponse est nécessaire pour un échange communicant. Elle permet à notre interlocuteur de se sentir entendu, compris, accueilli et reconnu. Tout cela peut être compris en un mot: ok; ou encore, d’accord. Ce simple mot, exprimé avec un non verbal empli de présence et d’ouverture, fait une grande différence dans le fait de se sentir entendu, mais au-delà de ça, dans le fait de se sentir exister.

Quand cela semble nécessaire, un message de cohérence peut être apporté. Par exemple: “si tu t'ennuies mortellement chez nos amis, je comprends que tu ne veuille pas m’y accompagner”.

C’est seulement après ces étapes que notre interlocuteur sera en mesure d’entendre ce que nous avons à lui partager sur le sujet.

Ces quelques clés, non exhaustives, issues de la maïeusthésie peuvent réellement être aidantes pour une bonne communication, quand chacun des interlocuteurs veut bien prendre le soin de les faire sienne.



La CNV nous propose l’expression de nos émotions et de nos besoins comme aide précieuse pour être communicant. Il s’agit de parler de soi et non de l’autre, ou encore moins à la place de l’autre. Prendre la responsabilité de son propos en parlant à la première personne est essentiel pour ne pas incriminer l’autre. Par exemple, il sera préférable de dire “je me sens particulièrement agacé quand tu laisses traîner tes affaires”, que “tu m’agaces quand tu laisses traîner tes affaires”.

La reformulation est aussi un outil cher à la CNV. Elle permet de s’assurer d’avoir bien compris le propos de l’autre, mais elle offre aussi à celui qui vient de s’exprimer, de rectifier ou de préciser son propos si ce dernier a été mal ou pas compris. Elle permet donc de progresser pas à pas dans l’échange sans risque de distorsion des propos de l’interlocuteur. De plus, elle ouvre sur l’élaboration de la pensée de celui qui est écouté, puisque mettre en mots et entendre ses mots reformulés offre à aller plus loin dans son raisonnement ou dans l’expression de ses ressentis.

Que les points de vue se rejoignent ou qu’ils soient fondamentalement différents, chacun peut ainsi se sentir enrichi par l’échange.

Écouter l’autre et reformuler avant de s’exprimer fait parti des bases de communication en CNV qui, si elles ne sont pas spontanées dans un premier temps, participent à une communication juste et apaisée.


J’ai cependant observé des situations dans lesquelles tous ces outils de communication se révélaient inefficaces et ne permettaient pas une communication saine.

En effet, pour pouvoir communiquer, il faut être deux communicants. Et pour être communicant, il est nécessaire de savoir exprimer ses émotions et ses besoins. Pour cela il s’agit au préalable de pouvoir être en connexion avec soi. Les êtres coupés de leurs émotions ne sont, par conséquent, pas capables de les percevoir en eux et donc de les exprimer. L’autre est alors là pour endosser ce qu’ils ne voient pas en eux. De plus, à l’instar de ce qu’ils ne peuvent pas lire en eux- mêmes, ils se retrouvent dans l’impossibilité d’entendre ce que vit l’autre et ont le sentiment d’être injustement traités. Les jeux relationnels sont alors à l'œuvre avec les prises de pouvoir et les victimisations tour à tour. Un fonctionnement manipulateur peut alors voir le jour.

La base d’une bonne communication entre deux êtres semble donc être une bonne communication avec soi- même.

Comme nous n’avons, pour la plupart d’entre nous, pas appris à nous écouter, il s’agit de développer cette attention fine en soi. Pour cela, ralentir un rythme effréné et s’offrir des temps de pause avec soi-même sont des bons fondements. L'attention peut être portée dans un premier temps sur les sensations corporelles, puis sur nos différents sens; laisser les bruits de la nature venir à soi, repérer les murmures de notre corps, ou encore ceux du vent; sentir les parfums légers ou enivrants.... On pourra, dans un deuxième temps, s’exercer à ressentir nos émotions, à les nommer, décrire la façon dont nous les ressentons, est- ce qu’elles sont localisées dans le corps; s’exercer à les ressentir lorsqu’elles apparaissent à peine en nous, comme par exemple, les légers agacements qui pourraient presque passer inaperçus. Enfin. il sera possible de se mettre à l’écoute du sensible en soi, de l’infime, de l’indicible, tous ces micro mouvements en soi qui sont un monde en Soi.


La sensibilité à ce qui se vit en nous, son écoute et son expression sont de grands atouts pour communiquer avec soi et donc avec l’autre. Loin d’être évidentes lorsque l’on devient adulte, ces qualités se développent par l’attention que l’on se porte.

Il est aussi important d’aller à la rencontre de nos traumatismes. C’est bien souvent là que nous nous sommes éloignés, voire coupés de nos émotions. Les accompagnements en maïeusthésie, psychothérapie brève, sont un vrai coup de pouce pour mieux communiquer avec soi.

Chacun des êtres que nous sommes a à cheminer pour devenir cet être sensible en connexion avec lui- même et avec les autres. Nous sommes tous issus de ces générations pour lesquelles le pouvoir et l’avoir ont pris le pas sur l’être. Nous pouvons aujourd’hui faire le choix de subir les conséquences de ces modes de fonctionnement, ou de nous en affranchir en avançant sur les sentiers de l’ouverture de conscience, de l’accueil et de l’amour de Soi.


Les rôles de bourreau, sauveur et victime ne sont pas au service, ni de la Vie, ni de l’amour. Ce fameux triangle de karpman fait office de relations entre les êtres depuis des temps immémoriaux. Il a été à l’œuvre pour permettre la survie dans des contextes traumatiques.

Ce triangle semble être en lien avec les différentes parades à l’attaque : l’action, la fuite, ou la sidération.

Le bourreau est celui qui attaque pour se défendre. Bien souvent il ne se défend pas d’une situation présente, mais plutôt de ce qui se rejoue en lui dont il n’a pas pu prendre soin jusque-là. Ses actes peuvent ainsi devenir au fur et à mesure du temps plus agressifs, puisqu’ils sont là pour « sauver » l’être ou les êtres qu’il a été qui ont été agressés. L’action est la parade du bourreau devant l’attaque dont il pense être victime et dont il a été victime dans le passé.

Le sauveur est celui qui met en place une stratégie adaptative. Il a appris au cours de ses expériences, que devant le danger, il valait mieux s’adapter et faire de son bourreau « un allié ». En tentant de sauver celui qui peut être dangereux, il pense être en mesure de limiter le danger. De plus, avec cette stratégie, il peut espérer obtenir une reconnaissance. Il a tant besoin d’être aimé. La parade du sauveur est la fuite. Il trouve ainsi une esquive à la violence dont il a été victime et il peut rejouer ça pendant de longues années.

La victime rejoue aussi un rôle qui a été le sien auparavant dans des situations de violence. La violence peut- être « ordinaire ». Des colères répétées ou des dénigrements par exemple sont des situations de violence ordinaire. Quand cette personne se retrouve devant une agression, qu’elle soit physique, verbale, ou même non- verbale (le silence « punition » ou « faire les gros yeux » peuvent être des attitudes agressives), elle est paralysée et redevient victime. Elle espère peut- être ainsi limiter le danger, éviter le pire. La parade de la victime est la sidération.

Ces trois modes peuvent se vivre en alternance. De bourreau à certains moments, il est possible d’être sauveur ou victime dans d’autres situations. Ce sont des modes de survie mis en place, mais en aucun cas ils ne servent la Vie.

Le bourreau est dans la destruction du vivant avec un sentiment de légitimité.

Le sauveur en portant le monde sur ses épaules, se perd lui- même et a toutes les chances de devenir agresseur par ce qu’il va imposer à l’autre au vu de son propre besoin de se rendre utile.

La victime, pour sa part, va se laisser détruire et autoriser l’agresseur à s’éloigner de son humanité.

Aucun de ces modes ne sont au service du Vivant.

Servir le Vivant, c’est à la fois se respecter et respecter l’autre avec une pleine confiance en la Vie.

Sortir du triangle de karpman c’est s’autoriser à vivre et c’est s’offrir à transformer les relations humaines pour leur permettre de devenir connexions d’Être à Être, autrement dit Amour.

La maïeusthésie est bien plus qu’une approche thérapeutique. Elle propose une manière d’être au Monde, de communiquer (avec Soi et avec l’autre), qui permet de passer de la survie à la Vie.

Elle accompagne ce grand retournement consistant à regarder à l’intérieur de Soi au lieu de porter son regard sur l’extérieur. Cette attitude, loin d’être de l’égoïsme, permet d’être en justesse, tant avec Soi, qu’avec l’autre. Elle permet un meilleur discernement des rôles que nous jouons et ainsi, de ne plus accepter de rejouer le triangle de karpman.

C’est le GRAND mouvement auquel appelle la Vie aujourd’hui pour que l’homme passe de son état animal à l’Humain qui sommeille en lui.

La Vie nous propose de nous émerveiller devant ce grand réveil et d’accompagner l’humain dans son chemin d’Humanité.


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