Notre soif est immense. Nous sommes des êtres infinis en quête d’infini.
Pourtant, nous passons souvent des années à ne pas entendre l’appel, à ne même pas sentir à quel point notre bouche est sèche, à quel point nos cellules manquent d’eau, à quel point tout notre être est tendu vers ce que nous ne savons nommer.
Le sentiment de vide intérieur se trouve compensé par mille et une activités. Tout est prévu pour nous mener hors de nous. Du travail, aux loisirs, de la vie de famille aux rencontres multipliées, de l’agitation au vacarme, de la consommation à l’addiction ... La survie en passe par là. Il faut bien trouver à remplir le vide.
C’est sans compter la Vie qui compte bien nous ouvrir, nous éviter le pire qui serait de passer à côté de Soi-même, à côté du mystère, à côté du vivant, à côté du plus grand que Soi.
Alors la Vie œuvre, met en place des symptômes, des inconforts, des obstacles, des murs, des précipices. Elle œuvre pour chacun à sa mesure.
Plus la soif est intense, plus les messages sont explicites, plus la douleur est profonde.
Il s’agit de ne pas laisser le choix. Le grand retournement attend! Il s’agit de ne plus chercher à l’extérieur. Fini les compensations! Fini l’illusion de ce qui trouverait sa cause ailleurs! Il s’agit de se trouver face à Soi, de prendre la responsabilité du je dans le monde, de s’ouvrir au Soi, de s’accueillir dans sa dimension sacrée, la dimension du Vivant. Parce que la Vie est sacrée!
Alors la Vie œuvre, nous dépouille jusqu’au dénuement.
C’est dans la traversée du désert que l’Être déshydraté n’a pas d’autre choix que d’aller à la rencontre de la source. Il faut être mis à nu sous le soleil brûlant pour ne plus avoir le choix. Il faut être à bout de force pour que l’alchimie se fasse.
C’est parce que nous ne pouvons plus que notre pouvoir s’efface, disparaît dans le sable incandescent.
C’est parce que nous ne savons plus que nous nous en remettons à plus grand.
C’est parce que nous ne voulons plus que la grâce intervient.
Et c’est ainsi, quand pouvoir, savoir et vouloir sont réduit à néant, qu’enfin nous nous laissons habiter, nous nous laissons aimer. Nous accueillons ce qui est cadeau de la Vie; parce que “rien ne nous est donné pour nous écraser” (Christiane Singer).
La Vie œuvre pour nous offrir le meilleur sans que nous n’ayons aucune idée de ce qui est le meilleur pour Soi. Accepter de recevoir ce qui va nous permettre de devenir celui que nous avons à être, dans l’ignorance totale de ce qui attend d’être vécu, avec pour seule certitude que la Vie répond à l’appel; l’appel de l’amour infini.
Se laisser imprégner; recevoir sans compter; se laisser déborder comme un vase trop plein, se laisser transpirer cet amour infini pour que l’impossible soit; pour que l’amour infini s’incarne, se donne à travers Soi. Tel semble être la finalité à rejoindre de notre incarnation… Tout se passe comme si la Vie était initiatrice de l’Amour…
La maïeusthésie, psychologie de la pertinence, prend une fois de plus tout son sens. La pertinence est partout et le psychopraticien en maïeusthésie ne fait qu’accompagner la Vie à l'œuvre.